Un observatoire expérimental à Mukhrino Field Station : simulation in situ des forçages climatiques

Fatima LAGGOUN-DÉFARGE Lun 29 Avr - 15:07

A l’échelle globale, les tourbières à sphaignes sont
l’écosystème terrestre le plus efficace à séquestrer le carbone (C)
atmosphérique (1/3 du stock de C des sols mondiaux). 80% de ces écosystèmes se
trouvent dans les zones boréales à sub-boréales de l’hémisphère Nord et la
Russie, à elle seule, en abrite 14% de la surface mondiale. Il paraît donc
évident que ces systèmes sont ceux pour lesquelles les contraintes actuelles de
décomposition de la MO sont susceptibles de changer, exposant ainsi
potentiellement de vastes stocks de MO à une minéralisation accrue sous forme
d’émissions de CO2 et surtout de CH4. Notre objectif (projet CliMireSiber) est
d’estimer les réponses conjointes à des forçages climatiques (température et
humidité) naturelles et simulés in situ,
des compartiments-clé du fonctionnement
des tourbières sibériennes, à savoir la structure des communautés (plantes,
microbes) et la fonction de l’écosystème
(production primaire, décomposition, bilan de C, boucle microbienne et
interactions trophiques). Notre approche est basée sur la simulation des
forçages climatiques par l’installation sur le terrain de dispositifs
expérimentaux permettant (i) de rehausser la température de l’air et du sol et
(ii) de manipuler le niveau de la nappe d’eau. Avec ce projet, nous posons les jalons nécessaires pour (i) le suivi à
long terme du fonctionnement biogéochimique des tourbières sibériennes qui
génèrera une base de données originale des flux de C et des variables
environnementales, et (ii) la création d’un réseau Europe – Russie de sites
instrumentés servant d’observatoire à la thématique ‘changement global et
tourbières’.